Article N° 7798

Lixisénatide

Un antidiabétique pourrait réduire les symptômes de la maladie de Parkinson

Abderrahim DERRAJI - 07 avril 2024 17:22

Deux médecins français ont dévoilé les résultats d’une étude qui a révélé que le lixisénatide, un médicament utilisé dans la prise en charge du diabète, pourrait ralentir la progression des symptômes moteurs chez les patients au stade précoce de la maladie de Parkinson.
 

Pour les quelque 175.000 patients touchés par la maladie de Parkinson en France, cette annonce leur donne de l’espoir d’autant plus que les molécules existantes ont montré leurs limites. Les chercheurs, Olivier Rascol du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse et Wassilios Meissner du CHU de Bordeaux, ont co-dirigé cette étude dont les résultats ont été publiés, le 3 avril 2024, dans le prestigieux «New England Journal of Medicine».  

 

Contrairement aux traitements existants, tels que la lévodopa, qui ne font que masquer les symptômes, le lixisénatide semble s'attaquer à la racine du problème en freinant la neuro-dégénérescence, processus sous-jacent à la maladie de Parkinson. Comme l'explique Rascol, la lévodopa remplace simplement la dopamine manquante, sans empêcher la mort prématurée des neurones producteurs de cette substance.

 

La piste qui a conduit à cette percée médicale a été suggérée par une observation épidémiologique intrigante : les diabétiques semblaient avoir un risque accru de développer la maladie de Parkinson. De plus, les patients diabétiques prenant des agonistes du GLP-1, dont fait partie le lixisénatide, présentaient un risque moindre de développer Parkinson. Des observations post-mortem sur des cerveaux de patients ont également révélé des anomalies moléculaires liées à l'insuline, confirmant le lien entre ces deux affections.

 

Les résultats de l'essai clinique sont aussi prometteurs qu'encourageants. Menée sur 156 patients âgés de 40 à 75 ans au début de leur maladie, l'étude a montré que ceux recevant du lixisénatide n'ont pas vu leurs symptômes moteurs s'aggraver, contrairement au groupe témoin ayant reçu un placebo. Bien que le traitement ait montré des effets secondaires, notamment des troubles digestifs chez 40% des patients, la réduction de la dose n'a pas compromis son efficacité neuro-protectrice.

 

Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux horizons thérapeutiques dans la lutte contre la maladie de Parkinson. Les chercheurs prévoient désormais de conduire des essais à plus grande échelle pour consolider ces résultats préliminaires.
 

En agissant sur la cause sous-jacente de la maladie plutôt que de simplement traiter les symptômes, le lixisénatide offre un espoir tangible à des millions de personnes dans le monde entier vivant avec la maladie de Parkinson.  

Source : radiofrance.fr